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Je lis dans la nuit double.
La maison est endormie.
J’ai douze ans, je crois, quand s’ouvre en moi le livre sans images où s’exerce l’étendue fertile des mots écrits. Les pages se dressent au rythme de ma lecture, elles frôlent mes cheveux d’alors. Les mots écrits me parviennent, ils rougissent mes yeux.
C’est sous le drap que je découvre leur magie, une lampe électrique, complice, me les confie dans leur alignement, dans leur ponctuation. Tantôt ils m’emportent en brise de mai, tantôt en marée d’équinoxe, tantôt en larmes tant retenues. Alors dans la fierté nouvelle de les entendre, j’entreprends de les aimer par l’image que je me fais des personnages qui agitent soudain ma vie en herbe. Mon sang se mêle à eux.
Jusqu’à l’heure d’ici, rien n’est comparable à cette nuit.
Cette nuit m’offre une clef que depuis je porte ; elle donne accès à ce qui n’est pas, à l’imaginaire de l’homme. Cet imaginaire est sans limite.
Bien à l’abri dans mon lit, bien au chaud dans ma famille.
Je lis.
Dans la nuit double.
Dessous les draps de mon lit.
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Mots écrits 
Bonsoir, je suis tombée sur votre texte et je crois que je peux remercier le hasard !
Votre texte est très beau et vos mots choisis
N’hésitez pas à passer également voir ma page, je m’essaye à l’écriture
En vous souhaitant une belle soirée ,
Prune
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Bonjour Prune, merci pour votre commentaire. C’est volontiers que je visiterai votre site. Bon dimanche !
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