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Les cœurs sont des navires marchands
Trop chargés
Qui parfois voguent trop loin
Pour se perdre
Sur les mers de larmes
Quand passent les ouragans
*
Alors surgit un havre
De roche et de sable
Un port inconnu
Qui pour une nuit
Ces cœurs, ces navires
Protégera
*
Vacillants de fatigue
Par le poids sur leur flanc
Mais vivants
Ces navires, ces cœurs
Couchent vers le large
Leurs ventres de bois
Et s’endorment sur la grève
Jusqu’à la marée nouvelle
*
L’aube les regardera
Ces cœurs, ces navires
Reprendre l’horizon dans le creux de la vague
Dans l’écume et dans le ciel
Vers la haute mer
Pour confier le trop de leurs cales
A ces rois mystérieux
Que sont les abysses
*
Dès lors
Ces navires qui sont des cœurs
Trouveront la légèreté du voilier
Et par lui d’autres routes
Pour d’autres vents
Sur cette chose inégale
Que sont les mers
Les mers de la vie.
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