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Maintenant qu’avril quitte paisiblement la Terre Opale
Que la lumière dorée s’installe
Que l’écume des grandes marées se mêle au sablier
Jeanne, aux parfums de sirène vêtue
Quitte les écailles pour ses attributs terrestres
Elle pose son corps nu sur la poussière marine
Dans le prolongement de son corps d’eau
Elle se livre avec patience aux jours neufs qui surgissent
Demain, les humains qu’elle connaît bien
La couvriront de leurs yeux
La nourriront de leur désir, de leur feu
Demain, quand Râ mènera son plein
Elle sera reine
Puis les alizés se tairont
Le vent de l’est prendra la place
Alors ses jambes d’airain deviendront inutiles
Et le temps sera au poisson qui rêve en elle
A de nouvelles aventures submarines
Où seul le regard du monde silencieux
Garantira son inépuisable beauté
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© JPT
Illustration : Jean-Pierre Tondini
Tag-fresque sur blockhaus Blériot-Plage (Hauts-de-France)
Artiste anonyme